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Elections européennes : Raphaël Glucksmann enregistre une dynamique encore incertaine

L’un monte, l’autre baisse. 10,5 % d’intentions de vote pour Raphaël Glucksmann en novembre 2023, à plus de 9 points de la liste Renaissance de Valérie Hayer, non encore désignée à cette époque. Puis 11,5 % en mars 2024, à 6,5 points. Et enfin 14 % en avril, à 3 points de la candidate macroniste. Le candidat du Parti socialiste (PS) et de Place publique peut-il finir en seconde position ? Ce n’est pas tout : en novembre 2023, la liste de Glucksmann dépasse celle d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) de 1 point seulement et de 3 points celle de La France insoumise (LFI). Autant dire que l’avantage est faible. Aujourd’hui, la liste fait le double de ses rivales.
Un sondage n’est pas un résultat électoral et il peut encore se passer bien des choses d’ici au 9 juin, a fortiori dans une élection comme les européennes, particulièrement propices aux humeurs et aux rebondissements dans les tout derniers jours. Mais a minima, dans une campagne apparemment atone, l’électorat est en mouvement. Que se passe-t-il exactement ?
Premier élément explicatif : Glucksmann prospère sur la faiblesse de ses concurrents. Car ce n’est pas la gauche dans son ensemble qui progresse, bien au contraire : 32,5 % d’intentions de vote en novembre 2023, 32 % aujourd’hui. Pire encore, le bloc de gauche stagne, alors que des électeurs qui ont voté pour Emmanuel Macron à la présidentielle de 2022 ou pour Nathalie Loiseau aux européennes de 2019 s’en détournent au profit de la liste Glucksmann, ce qui aurait dû faire monter le total des voix de gauche. C’est donc bien que d’autres phénomènes d’évaporation et de transfert sont à l’œuvre et que si la liste conduite par Raphaël Glucksmann progresse, c’est d’abord parce que LFI et les écologistes vont mal et que cette liste compense en partie leurs faiblesses par l’apport d’électeurs venus d’ailleurs.
Pour LFI, les choses sont claires et assez bien documentées : Jean-Luc Mélenchon écrase sa candidate Manon Aubry par sa présence et sa stratégie, tout entière dédiée à la prochaine présidentielle et à sa personne. Cela ouvre un espace à Raphaël Glucksmann. D’abord parce que le pays est moins en colère qu’avant. Il est toujours massivement mécontent, mais la part de ceux qui se disent « en colère » baisse (36 % contre 45 %, – 11), tandis que ceux qui se disent simplement « mécontents » montent (55 % contre 51 %, + 4). Même chez les sympathisants de La France insoumise, la colère baisse de neuf points (55 %, contre 64 %). Mélenchon est donc tout simplement à contretemps dans sa stratégie de radicalisation.
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